Manager d'artistes : une aide plus qu'indispensable ?
16 Mai

Manager d’artistes : une aide plus qu’indispensable ?

Enfants, vous rêviez de devenir artiste musical. Puis adulte face aux difficultés et au découragement, vous avez abandonné. Fini l’univers de l’Art et du spectacle, souvent trop obscur. Seul, c’est vrai, ça parait très compliqué ! En plus, au début, on n’a pas vraiment le choix ni les moyens. Mais qui seriez-vous donc devenu si vous aviez pensé à être bien entouré ? Dans notre série consacrée aux différents métiers de la musique, j’appelle aujourd’hui le Manager d’artistes.

Qui est-il et que fait-il ? Il est avant tout l’homme ou la femme de l’ombre de ceux qui font briller vos yeux. Ils ou elles s’activent comme des fourmis pour les interprètes du devant de la scène. Compétents et reconnus dans le milieu, ils sont essentiels au développement d’une carrière nationale, voire internationale.

Car oui, pour réussir dans le monde impitoyable de la musique, la passion, la création et le talent ne suffisent pas toujours, il faut aussi être bien accompagné. Heureusement, le manager ou agent d’artistes est là pour organiser et gérer une carrière.

Contrairement au tourneur, dont nous vous avons parlé dans notre précédent article, qui s’occupe de la promotion et de l’organisation d’une tournée, le manager s’occupe de tout le reste.

Managers en herbe ou simples lecteurs curieux, cet article est fait pour vous !

 

Qui est le manager d’artistes dans l’univers musical ?

On pourrait croire que c’est un peu l’homme ou la femme à tout faire. Et je crois que l’on ne se tromperait pas trop.

Eh oui, il faut bien quelqu’un pour gérer tout ce que l’artiste ne peut pas faire quand il chante !

C’est un peu comme dans la fable de notre cher Jean de La Fontaine, La Cigale et la Fourmi, légèrement revisité pour l’occasion :

 

L’Artiste ayant chanté

tout l’été,

se trouva fort dépourvu,

Quand les concerts, il n’y eut plus :

Plus une seule scène,

Spectacles ou fans par centaine.

Il alla voir son manager

Qu’il avait dans le collimateur

Le priant de s’activer

De le médiatiser

Que faisais-tu au temps des représentations ?

Dit le manager à son compagnon

Nuit et jour à tout venant

Je chantais, ne te déplaise

Tu chantais ? J’en suis fort aise.

Eh, bien ! Retourne dans ton studio maintenant !

 

Conclusion de cette fable réinventée, à chacun son rôle.

L’artiste crée et vit de son art (sans se reposer sur ses lauriers) pendant que le manager gère les à-côtés.

 

Quel est le rôle du manager d’artistes ?

On vient un peu de le dire, mais nous allons compléter.

Son rôle est donc à la fois de :

  • planifier ;
  • coordonner et gérer la carrière de l’artiste ;
  • ouvrir les portes de l’industrie musicale (lien avec les maisons de disques, les distributeurs, les éditeurs, les tourneurs et les attachés de presse) ;
  • conseiller (choix et orientations) ;
  • trouver des engagements et des scènes ;
  • négocier les modalités des contrats et les cachets ;
  • organiser la communication (publicité, marketing, gestion média et réseaux sociaux) ;
  • défendre les intérêts de l’artiste ;
  • suivre les tendances.

Avec tout ça, on peut dire qu’il a sacrément du travail.

Vous imaginez si en plus, il n’a pas un, mais plusieurs artistes à gérer !

Ce qu’on lui souhaite pour son porte-monnaie (mais ça, on en reparle un peu plus bas).

 

Quelles qualités le manager d’artistes doit-il posséder ?

Après tout ce que l’on vient d’énumérer, il faut être une perle et savoir donner de sa personne, comme de son temps pour faire ce métier.

Un bon manager d’artistes est :

  • patient ;
  • curieux ;
  • organisé ;
  • fidèle ;
  • à l’écoute ;
  • rigoureux ;
  • polyvalent ;
  • sociable ;
  • passionné ;
  • débrouillard.

 

Ce sera tout ? Oui, ce n’est déjà pas si mal !!

 

Comment devenir manager d’artistes ?

En se formant, en observant, en intégrant une équipe et en trouvant des artistes prêts à vous confier leur carrière.

Comme pour les métiers, dont nous avons parlé dans d’autres articles, il existe très peu de formations spécifiques pour devenir manager d’artistes.

Autodidacte, avec un niveau bac + 3 ou + 5, il vous faudra une sacrée motivation et ne pas compter vos heures, je vous le répète.

 

Exemples de formations :

Bac + 3 : Licence

  • professionnelle gestion de projets artistiques et culturels
  • communication
  • économie, droit et gestion

Bac + 5

  • Master MI – Management de l’innovation parcours MCA – management et carrières d’artistes
  • MBA production musicale et développement d’artiste (ESG)
  • Master industries culturelles
  • Master direction de projets ou établissements culturels

 

Agent d’artistes pour quel statut et quel salaire ?

Le statut :

Un manager d’artistes est un chef d’entreprise avec une société déclarée à l’Urssaf et immatriculée à la Chambre de Commerce et de l’Industrie.

À savoir que la loi n’autorise pas un agent d’artistes à exercer en parallèle une activité de producteur d’œuvres audiovisuelles ou cinématographiques.

Le salaire, le nerf de la guerre :

Le manager d’artistes en tant que travailleur indépendant perçoit un pourcentage des revenus de l’artiste, pour lequel il travaille.

En général, c’est à hauteur de 10 à 15 % des revenus bruts de l’artiste.

 

Et maintenant… l’interview de Fabien Briet

Notre ami Fabien Briet (FB Consulting P-C-P) s’est gentiment plié au jeu de l’interview (d’habitude c’est lui qui mène la danse dans le Salon LesElyziks à voir et revoir sur notre Facebook).

 

Hello, Fabien, comment vas-tu ? Peux-tu nous présenter ton entreprise ?

Tout va bien, merci. Mon entreprise est une agence de communication qui se veut proche des artistes et des entreprises, qui ont besoin d’un accompagnement dans ce domaine.

Aujourd’hui plus que de la simple promotion artistique il y a un vrai boulot de développement.

Peux-tu nous parler plus précisément de ta casquette de manager d’artistes ?

Disons que j’ai mis la casquette petit à petit. Je travaille avec un label de Nantes, Daleya Music, avec qui je développe le groupe latino Los Napoleones, (que je vous invite à découvrir d’ailleurs, sur Spotify, Youtube…).

Au départ, c’était surtout pour la partie promotion, mais au fil du temps, et dans le cadre du développement du projet, je me suis retrouvé comme « co-manager » avec mon collègue nantais.

L’objectif est de structurer ce projet pour pouvoir avancer. Je me rends d’ailleurs compte qu’avec les artistes en développement, la frontière est mince entre le coté attaché de presse (mon métier de base) et le fait de les accompagner au quotidien.

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ?

À mon petit niveau, je dirais que c’est vraiment le fait d’arriver à avoir des résultats malgré le fait que c’est dur d’exister dans le milieu de la musique.

Sans oublier qu’en plus de ce côté « travail », c’est une vraie aventure humaine et que tu tisses forcément des liens avec les artistes.

Le manager se doit d’être proche tout en ayant plus de recul que l’artiste sur le projet.

 

Qu’est-ce qui te plaît le moins ?

Quand ça bouge, que tu as des retours pour des dates, des interviews etc. ça, c’est cool, mais quand c’est le calme plat, là c’est dur…

Surtout que l’artiste ne comprend pas toujours quand son single ou son projet ne plait pas.

Et c’est tout à fait normal, il y met ses tripes bien souvent ! C’est ici que le manager fait tampon, pour garder une bonne dynamique.

 

Alors difficile ou pas selon toi de percer dans le monde de la musique ?

Tout d’abord, on a tous notre idée très personnelle derrière la mention « percer dans la musique », même si tout le monde court derrière cette notion. C’est déjà dur d’exister alors de percer…

À notre niveau « artisanal », c’est compliqué de se faire une place à côté des mastodontes de l’industrie musicale.

Même si aujourd’hui on peut se débrouiller pour faire beaucoup de choses (enregistrement, clip, promotion…) il y a toujours un plafond de verre.

Comme dans tout projet, le budget est toujours important voire primordial. Et en indé ou en autoproduction, c’est souvent le point défaillant.

Quels conseils donnerais-tu à nos lecteurs intéressés soit par le management, soit par la vie d’artiste ?

Qu’il ne faut pas compter son temps, ni son énergie ! Et qu’il faut être passionné, ça permet de garder la motivation quand les temps sont durs. Pour finir j’insiste sur le fait qu’il faut avoir une vraie organisation de travail, que c’est un vrai travail d’ailleurs : derrière tous les artistes il y a une équipe qui gère beaucoup de choses.

 

Merci à toi et quel sera ton prochain invité dans le salon ?

Pour l’instant on a fermé le Salon, cap sur le Festival le 11 juin prochain !

On verra à la rentrée ce qu’on fait, mais c’est toujours un plaisir d’échanger, même à distance.

 

 

Conclusion amis lecteurs, ce n’est pas facile… mais tout est possible à qui sait bien s’entourer !

Au début, vous êtes tout seul. Vous devez penser à tout, au risque de vous perdre. Puis comme dans les plus belles histoires, un agent ou manager vous découvre et vous prend par la main ! Parfois, il vous façonne, fait sortir le meilleur de vous-même.

Incontournable, quand le volume de scènes, de spectacles et de sollicitations de toutes sortes devient ingérable pour l’artiste lui-même.

Indispensable, pour les phobiques de l’administratif, pour les créatifs purs et durs !

Que vous soyez artiste ou manager d’artistes, il vous faudra établir entre vous une relation humaine forte et de confiance. Bonne route… en musique et peut-être à un de ces jours sur notre Tremplin !